Les monnaies refuge en cas de crise

La crise de 2008 nous l’a enseigné, en cas de faille de l’un des États d’une monnaie commune, le patrimoine des particuliers et utilisateurs se voit fortement impacté. Les uns dépendent des autres. Dans les situations de paniques financières généralisées, les investisseurs se tournent alors vers des actifs jugés sans risque, des monnaies refuge, comme ci-dessous :

Le yen et le dollar : championnes des monnaies

De 1999 à 2013, le yen et le dollar se sont démarqués pour leur résistance en période de crise.

Le principal moteur de leur statut de valeur refuge réside dans la confiance que les acteurs financiers leur confèrent. En effet, la croissance d’un pays ne joue un rôle que lors de périodes de stabilité.

Le taux de change d’une monnaie est bien plus révélateur ; le yen a eu tendance à s’apprécier face au dollar ce qui a boosté son taux en temps de crise. Cela s’explique par la propension des investisseurs nationaux japonais et américains à rapatrier leurs actifs étrangers pour privilégier leur marché national.

Cette tendance s’amplifie, d’autant plus que les investisseurs nippons attirent avec eux les investisseurs étrangers en quête d’actifs plus sûrs et plus qualitatifs, créant un cercle vertueux qui s’auto-alimente.

Pour le dollar, en plus de ces facteurs, il occupe une place prépondérante dans les échanges monétaires et boursiers dans le monde entier. Par ailleurs, d’autres facteurs, comme l’engouement des investisseurs pour les obligations d’État américaines, ont soutenu le dollar lors de l’après-crise.

Les États-Unis ont prouvé leur capacité à gérer une dette publique conséquente. Beaucoup d’analystes ont prédit l’effondrement du dollar. Ils ont jusqu’à présent eu tort, ce qui a conforté les investisseurs locaux et étrangers.

La couronne norvégienne et le franc suisse : des valeurs refuge contrastées

Il existe d’autres monnaies refuge, la plus connue en Europe étant le franc suisse. Elle a joué beaucoup de fois ce rôle dans l’histoire. Ce statut est permis par la neutralité de la Suisse dans les relations diplomatiques internationales, son statut fiscal qui avantage les investisseurs et ses décisions à contre-courant des politiques de l’euro.

Cependant, elle est de plus en plus concurrencée par le yen et l’euro dans les périodes de faibles turbulences économiques. En effet, les investisseurs sont également à la recherche d’une diversification de leur portefeuille. Les frappes en Syrie de 2018 ont eu peu d’impact sur la demande de franc suisse. Pourtant, ce genre d’événement a habituellement pour effet d’avantager le franc fort.

La couronne norvégienne est aussi appréciée lors d’une crise. La Norvège n’est pas dans l’UE, par conséquent son économie est moins touchée par les turbulences des pays membres. L’État norvégien a toujours eu pour but de ne pas surévaluer sa monnaie pour éviter les spéculations, ce qui a permis de renforcer son statut de valeur refuge solide.

En outre, le pays bénéficie d’une grande réserve de pétrole qu’elle gère intelligemment et qui porte son économie. Les revenus de son exploitation sont équitablement répartis ce qui évite les conflits sociaux. La Norvège investit aussi dans d’autres secteurs pour se préparer à l’après-pétrole. Cela influence positivement la confiance des investisseurs dans sa monnaie.

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